La ferme du " Régent "

La ferme de Pierre Sanspoux et Joséphine Botte

Octave Sanspoux est né le vendredi 21 janvier 1898 à Baulers. Pierre Sanspoux et Joséphine Botte sont ses grands-parents. Il n'a pas connu sa grand-mère paternelle. Elle est décédée à Nivelles en 1890. Son grand-père Pierre n'a pu voir son petit-fils que très peu de temps. Pierre Sanspoux est décédé quelques mois plus tard à Nivelles, le 9 septembre 1898. Il était l'aîné d'une famille de 9 enfants dont 3 sont morts en bas âge.

 

Joséphine Botte était originaire de Buzet. Ils se sont donc mariés à Buzet le 3 juin 1846. Il avait 25 ans, elle en avait 20. Elle était mineure, l'âge de la majorité étant de 21 ans à cette époque-là. Quasiment 4 mois plus tard naissait Pierre, leur premier enfant, le 30 octobre, à Buzet. Il était courant que le premier accouchement se fasse chez la mère de l'épouse, domiciliée à Buzet. Cinq autres enfants sont nés par la suite, à Thines-lez-Nivelles. Le dernier est né en 1862. Tous ont vécu. Florimond, le troisième, est resté célibataire.

 

Après avoir vécu une trentaine d'années à Thines, Pierre et Joséphine ont fait l'acquisition d'un terrain à Nivelles au lieu-dit "Berdachaut", au chemin de Vert Baty, le 7 mai 1875. Pierre avait donc 54 ans et son épouse 49 ans. Ils y ont fait érigé une petite métairie avec étable, grange, four, cour et jardin d'une superficie de 66 ares 55 ca, attenant à Antoine, Broquet et Sybille.

 

 

Le Régent

 

 

Le " Régent " était un surnom dont était affublé Pierre Sanspoux et, peut-être, ses aïeux avant lui. En wallon nivellois, on dirait un " spot ". Pourquoi l'appelait-on " Le Régent " ? Nul ne le saura jamais. Ce " spot " se transmettait de génération en génération. Celui de Pierre Sanspoux aurait pu ne jamais être connu si je n'avais pas rencontré, lors de mes recherches familiales, deux ou trois personnes d'un certain âge qui ont pu me le transmettre. Ce surnom s'est transmis aux enfants de Pierre Sanspoux et, notamment, à son fils Firmin, à tel point que Mariette Sanspoux, la petite-fille de Firmin, précise dans son récit autobiographique qu'elle et ses soeurs étaient ancore appelées, dans les années 20, "Les Petites du Régent". la transmission de ce spot s'est arrêté à cette génération-là, comme beaucoup d'autres.

 

La ferme (métairie) que Pierre Sanspoux et son épouse a fait ériger sur le terrain qu'ils avaient acquis en 1875 s'est appelée tout naturellement – et pour plusieurs dizaines d'années – " La Ferme du Régent ". Ceci m'a été confirmé par les descendants d'Alphonsine Sanspoux, une des filles de Pierre, qui a repris la ferme avec son époux Gaspard Ladrière, à la mort de son père, en 1898, et par les habitants de la ferme en 1998 qui s'en souvenaient vaguement.

 

Au début du 20e s., Paul Collet a recensé plusieurs dizaines de spots attribués aux habitants de Nivelles. Curieusement, le spot de " Régent " n'y apparaît pas, cette liste n'étant pas exhaustive. Quasiment tous les Nivellois devaient être affublés d'un " spot " qui leur était donné suivant leur nom, leur prénom, leurs caractères moraux ou physiques, des détails d'habillement, des lieux-dits ou villes ou pays desquels ils étaient issus, de leur profession etc.

 

 

 

Chemin du Vert Baty, anciennement du " Berdachaut", dans la prolongation du chemin Clarisse, menant à la ferme de Pierre Sanspoux.

 

 

Cette entrée n'existait pas lors de la construction initiale. C'était la fosse à purin. Les bâtiments à l'arrière étaient plus bas et moins longs.

 

 

Façade avant telle qu'elle existait à la fin du 19e siècle. À cette époque, tout était en brique.

 

 

Arrière du bâtiment

 

 

En 1997, cette ferme appartenait à M. Lamotte

 

 

 

Au décès de Pierre Sanspoux, en 1898, la métairie s'est vendue en vente publique. Après une première adjudication à son fils Florimond, c'est sa fille Alphonsine et son époux Gaspard Ladrière qui en sont devenus propriétaires pour la somme de 7.100 francs belges.

 

 

Acte d'achat